Eric Gooris : Chant.
Laetitia Gerlier : Basse, Chant.
Anne Collet : Chant, Violon, Clavier.
Jacques Furnelle : Guitare Electrique.
Joe Bacart : Batterie.
CarL Os : Guitare Electrique & Acoustique.
Nous ne nous voyons plus, ce n'est toujours pas ma volonté, et je leur souhaite le meilleur.
Nous étions tous de bonne foi.
Cependant, 2025 est en train de répondre...
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Progressivement, au cours de l’année 2025, les événements réhabilitaient Camillo. Les alertes qu’il lançait jadis, à contre-courant, que l’on avait taxées d’exagérées, de dangereuses, s’avéraient fondées. Les signes étaient là, partout, criants. Les faits, les aveux, les revirements officiels. Ce que la bande appelait jadis ses “lubies” devenait brusquement matière à réflexion dans les journaux du matin. Et les cris, les calomnies, les moqueries de ses anciens amis ? Injustifiées. Pire encore : mesquines, lâches, grossières.
Camillo, lui, avait pris de la hauteur. Il avait mis de la distance, laissé l’amertume s’évacuer dans le silence. C’était là tout le bien qu’il leur accordait : son absence. Cette histoire, aussi douloureuse avait-elle été, l’avait aidé à grandir. À se débarrasser des illusions. À resserrer le cercle. À mieux voir. Par rien au monde, il ne reviendrait en arrière.
Et pourtant… tout au fond, un rayon discret, presque invisible, éclairait parfois son visage : un sourire. La tranquille satisfaction d’avoir tenu bon. Il imaginait Minou, campé dans ses bottes, multipliant les théories pour se préserver, se ridiculisant sans s’en rendre compte. Fidèle à lui-même, comme une statue d’un monde qui s’écroule.
Camillo se demandait parfois : que pouvaient-ils bien se raconter aujourd’hui, face aux évidences ? Ces vérités que l’on ne pouvait plus balayer d’un revers de la main. Que restait-il, sinon la dissonance cognitive, ce bouclier fragile que seuls les plus irréductibles osaient encore brandir pour éviter de plonger dans le vertige du réel ?
Camillo restait lucide : le chemin était encore long. La vérité, comme l’eau lente qui creuse la pierre, n’avait pas encore atteint le sommet. Trop d’intérêts à préserver, trop de récits à défendre, trop de réputations à sauver. Mais quelque chose avait changé dans l’air, un frémissement dans les discours, un soupçon dans les regards. Les certitudes vacillaient, les masques se fissuraient.
Il ne se berçait pas d’illusions : certains comme Minou ne fléchiraient jamais. Ils emporteraient leur posture jusqu’à la tombe, figés dans l’orgueil ou la peur. Mais d’autres, de plus en plus nombreux, commençaient à douter à voix basse. À relire, à réécouter. À repenser à ce que Camillo disait, jadis.
Et lui, calme au milieu du tumulte, observait cette lente remontée. Son heure approchait. Non pas celle d’un triomphe éclatant, non. Mais celle d’un redressement silencieux, où les faits parleraient enfin à sa place.
On appelait cela l’éveil des consciences.
Un processus lent, chaotique, inégal. Certains s’étaient éveillés tôt — presque instinctivement. Ils avaient senti, dès les premières heures, que quelque chose clochait. Une dissonance, un mensonge trop bien emballé, l’incohérence des discours officiels. Ceux-là avaient été traités de fous, de complotistes, de marginaux — parfois même par leurs propres proches. Camillo en faisait partie.
D’autres, nombreux, avaient suivi la vague. On leur avait dit quoi penser, et ils s’étaient alignés. Mais avec le temps, à force de silences trop pesants, de contradictions trop flagrantes, ils avaient commencé à douter. Lentement, péniblement, ils rejoignaient le camp qu’ils avaient un jour méprisé. Pas toujours avec des excuses. Souvent en silence.
Camillo regardait cela sans rancune. Pas besoin d’avoir été le premier, pensait-il. L’important, c’est de finir par voir. De sortir du brouillard. De quitter enfin ce jeu pervers de la division, dans lequel tant de liens avaient été sacrifiés.
Il en était convaincu : plus on serait réunis, plus on aurait de forces pour reconstruire ce qui avait été détruit — les amitiés éclatées, les familles fracturées, la confiance anéantie. Il y avait tant à rebâtir.
C’est pourquoi, lorsqu’un frisson de vengeance venait furtivement lui chatouiller l’âme, il le repoussait. Par choix. Il savait que s’il s’autorisait à humilier ceux qui l’avaient calomnié, il ne vaudrait pas mieux qu’eux. Il avait refusé les injonctions. Il refusait aussi les rancunes.
Il voulait être libre. Libéré de tout. Y compris de la tentation de se venger.
Au contraire, quel courage fallait-il puiser en soi pour oser admettre son erreur. Il en fallait, pas seulement pour changer d’avis, mais pour le dire à voix haute. Pour regarder en face ceux qu’on avait jugés, parfois blessés, et trouver les mots — ou simplement le silence — pour faire la paix. C’était une renaissance.
Et pour renaître, il fallait d’abord mourir à ses illusions.
Camillo, lui, ne riait pas de ceux qui faisaient ce pas. Il leur tendait la main. Il avait eu raison de garder foi en l’homme. Malgré les trahisons, malgré les lâchetés, il croyait encore en la capacité de chacun à ouvrir les yeux, à se relever, à redevenir digne. Pour lui, rien n’était plus beau que ce retour au vrai — même tardif, même maladroit.
Par souci de confidentialité, les noms ont été changés !
Je n'ai plus de télévision depuis la nuit des temps, et quand on connaît sa posture tranquille et ferme face l'autorité, Pierre Rabhi reste encore une source d'inspiration opportune, ajouté à un regard spirituel, tout s'explique. J'ignorais que son message, et mes chansons me préparaient pour la suite.
En effet, le personnage m'avait déjà inspiré celles-ci :
Parcours d’un homme en quête d’un destin aligné avec ses valeurs.
Envers et contre tout.
Et s'il suffisait d'un pas ?
Un pas chaque jour. Un pas de plus.
Un petit pas qui change tout.
Patience, confiance et détermination !
Demain Le Monde
Avec mon Amie Laetitia
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Merci Infiniment pour tous les bons moments mes Amis.
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