En 2020, le monde s’est fracturé : ceux qui questionnaient les décisions et ceux qui les suivaient sans ciller, le dialogue s’est brisé. Amitiés perdues, méfiance installée, paroles muselées. Découvrez dans cet article une réflexion poignante sur cette division, les leçons tirées, et l’espoir de réapprendre à parler vrai. Lisez jusqu’au bout pour un message d’optimisme qui redonne foi en l’avenir !
Les événements de 2020 ont bouleversé le monde. Pandémie, confinement, mesures sanitaires globales : tout s’est enchaîné à une vitesse vertigineuse. Au départ, l’unité semblait prévaloir. Nous étions tous dans le même bateau, unis face à une menace invisible. Mais rapidement, une fissure est apparue, profonde, presque irréparable. D’un côté, une partie du monde a commencé à questionner les décisions prises : leur légitimité, leurs impacts sur les libertés, l’économie, la santé mentale. De l’autre, une majorité, comme hypnotisée, s’accrochait aux directives officielles, voyant toute critique comme une attaque personnelle, un acte de sabotage.
Je fais partie de ceux qui ont douté. Pas par défiance aveugle, mais parce que les incohérences s’accumulaient. Sans jamais nier l'existence de la petite bestiole. Pourquoi interdire les rassemblements en extérieur, mais permettre les foules dans les supermarchés ? Se lever est périlleux. Rester bien assis à la terrasse du café protège. Et d'autres points beaucoup plus controversés que je n'énumère pas ici pour les raisons qui me conduisent à écrire cet article. Ces questions, au début, je les posais avec candeur, convaincu que le dialogue était possible. J’avais tort.
Faute d’expérience, je n’avais pas anticipé la violence des réactions. Puisqu'un avis contraire ne me contrariait pas, je pensais qu'il en était de même pour chacun. Malheureusement Les mots « complotiste », « irresponsable », « conspirationniste », « extrémiste » sont devenus des armes brandies sans nuance. J’ai vu des amis, des proches, couper les ponts. Non pas à cause d’un désaccord, mais parce que le simple fait de questionner était devenu un crime impardonnable. C'est comme s'ils avaient perdu le contrôle d'eux même. Je voulais juste comprendre avant de prendre une décision. Et plus j'attendais, plus cela me paraissait incertain.
J’ai perdu presque tous mes amis d’avant 2020. Certains m’ont accusé de mettre des vies en danger. D’autres, sans un mot, ont simplement disparu de ma vie. Je me souviens d’une conversation avec une amie, au téléphone, en 2021. J’ai évoqué mes doutes sur l’efficacité des confinements à répétition. Nous étions d’accord, pourtant elle a disparu, nous ne nous sommes plus revu depuis. Cet ami [Lettre à un Ami] qui hurlait face à mes doutes. « Tes propos sont conspirationnistes, tu es comme eux », m’a-t-il lancé, avant de ne nous séparer. Ce « eux », vague et accusateur, englobait tous ceux qui osaient penser autrement. Les mots « Fake News » étaient à la mode, ils servaient de refuge, d'arme anti-réflexion. Unique argument contre la somme colossale de questions contredisantes. Ce jour-là, j’ai compris que quelque chose s’était brisé, non seulement dans notre amitié, mais dans notre capacité collective à dialoguer.
Aujourd’hui, en 2025, la fracture persiste, plus sournoise. Les débats publics se sont apaisés, mais la méfiance reste. Quand je rencontre quelqu’un, je ne peux plus parler librement. Il faut d’abord sonder, tester, poser des questions anodines pour deviner sa position. Comment réagi-t-il quand j'évoque tel concept ? A-t-il applaudi les mesures sans ciller ? Ou a-t-il, comme moi, ressenti ce malaise face à l’uniformité des discours ? Cette prudence est épuisante. Elle transforme chaque échange en un jeu de stratégie, où la vérité doit être distillée avec précaution, au risque d’être rejeté.
Cette réalité est d’une tristesse infinie. Avant 2020, je pouvais discuter de tout avec n’importe qui : politique, religion, philosophie. Les désaccords existaient, mais ils ne définissaient pas les relations. Désormais, une ligne invisible sépare les gens. D’un côté, ceux qui ont intégré les leçons de 2020 comme un dogme intouchable. Ou qui ont compris qu'ils avaient surréagi et qui, pour éviter d'être stigmatisés à leur tour, se font oublier en disparaissant, ou en évitant le sujet. De l’autre, ceux qui, comme moi, ont vu dans ces années une menace pour la liberté de penser. Entre les deux, le dialogue est rare, entravé par la peur du jugement.
Pourtant, il y a des lueurs d’espoir. Depuis quelques mois, je rencontre des gens qui, eux aussi, ont traversé cette période avec des doutes. Ils racontent les mêmes pertes, les mêmes silences. Certes, il est primordial de suivre un processus d'évaluation avant de comprendre à qui on s'adresse. Ensemble, nous réapprenons à parler vrai, à partager sans crainte. Ces conversations, rares mais précieuses, me rappellent ce que nous avons perdu : la spontanéité, la curiosité, l’ouverture. Reconstruire cet espace de dialogue prendra du temps. Mais je veux croire qu’un jour, nous saurons à nouveau écouter, questionner, sans que la peur ne vienne tout détruire.
Peu importe notre position, je suis convaincu que nous avons été la cible d'une réalité qu'il nous reste encore à définir. Se disputer, nous prive de cette opportunité.
Carl Os