Les mots patientent. Ils se perdent, ils se découvrent ou se piétinent. Peu importe. Ils sont inépuisables et influents. Aucune vie n’est vaine. En surgissant çà et là sur les pavés, place du Jeu de Balle, ils nous encouragent entrer dans un monde nouveau. Celui d’écouter son cœur. Les auteurs en auraient parfois moins souffert s’ils s’étaient affranchis des chaines de leur époque. D’ailleurs, la transgresser les rendaient plus vivants. Quand le petit Stassano, fourbu, écrivait à sa Mado. Sinon, « pauvres nous », telle une loi naturelle, les histoires se répètent infiniment. Et les souffrances aussi. Elles ne se fatiguent jamais. Jusqu’à ce que nous cédions à la joie d’exister. Comment le comprendre sans accueillir le cadeau de leur présence ? Comment faire un pas vers le bonheur ? « Bande d’inconscients que nous sommes. » C’est l’histoire que murmurent ces mots retrouvés. Que chacun néglige avant qu’ils ne soient ramassés. Un puissant cri silencieux, d’âme à âme. Un jour, une petite curieuse, une rêveuse est passée par là. Elle les a collectés. Pour apprendre à faire d’une peine une joie. Et nous dire que nous aussi, nous sommes des cadeaux.
Merci Nancy.