Publié le 30 avril 2025

La spiritualité, antidote à la tyrannie des émotions ?

Parfois, je me retrouve submergé par mes émotions, comme une vague qui menace de m’engloutir. Pourtant, dans ces moments, je trouve refuge dans la spiritualité. Elle m’offre une ancre, une lumière pour naviguer à travers la tempête. Mais une question me hante : pourquoi est-il si difficile d’expliquer ce refuge à ceux qui souffrent, à ceux qui se laissent emporter par leurs émotions faute d’une approche spirituelle ? 


Imaginez une situation : deux personnes, deux réactions radicalement différentes face à un même événement. L’un accueille la divergence avec curiosité, presque avec enthousiasme, tandis que l’autre la repousse avec violence, transformant l’amitié en hostilité en une fraction de seconde. Que s’est-il passé ? Quel est ce processus déclencheur qui fait basculer un échange en conflit ? Et surtout, comment le nommer ?


Je me demande si cette capacité à rester ouvert face à la contradiction est une sorte de don, une qualité innée ou un héritage transmis. Est-ce une grâce réservée à quelques élus, ou bien quelque chose que l’on peut cultiver ? On parle souvent de la peur comme moteur de l’hostilité, mais je ne suis pas exempt de peur. Alors, qu’est-ce qui fait la différence ? Ma spiritualité, peut-être ? Elle m’invite à observer, à dialoguer, à chercher à comprendre plutôt qu’à imposer. Mais face à une réaction violente, je reste souvent sans mots, moi qui aurais aimé confronter nos visions, m’enrichir, et peut-être même remercier l’autre pour son point de vue.


Et puis, il y a cette amitié qui vacille. Celui qui se disait mon ami pose soudain une condition : penser comme lui. Alors, je m’interroge : c’est quoi, l’amitié ? Est-ce que cette différence de réaction vient d’une manipulation, d’un endoctrinement, ou simplement d’une divergence dans notre façon de voir le monde ? Le croyant, celui qui s’appuie sur une vérité spirituelle, semble moins dépendant des vérités extérieures – celles des médias, de la télévision, des journaux. Il n’a pas besoin de chercher une vérité ailleurs, car il la porte en lui. Mais pour le non-croyant, quelle est l’issue ? L’hostilité devient-elle une réponse par défaut ?


Je me demande si ce processus, cette bascule vers la violence, pourrait être le symptôme d’un manque plus profond – un manque de connexion à quelque chose de plus grand. Et si la spiritualité, ou même la foi en un principe divin, était la clé pour dissoudre cette hostilité ? Pour le croyant, la divergence est une invitation au dialogue, au pardon, à la compassion. Mais pour celui qui rejette cette voie, le conflit, envers les autres ou lui-même, semble perdurer, comme un traumatisme qui se transmet de génération en génération. Refuser de se parler, sous prétexte de vouloir la paix, ne fait qu’alimenter ce cycle. Alors, comment briser ce cercle vicieux ?


Et si ce processus, ce mécanisme qui nous divise, était en réalité un appel ? Un appel à révéler nos meilleures vertus – l’amour, le pardon, la tolérance. On dit que l’inverse de la peur, c’est l’amour. Et si ce processus, que l’on pourrait nommer « Dieu », était le ciment qui unit les esprits et les cœurs ? Dieu qui se cacherait dans nos interactions, nous guidant vers l’amour à travers le libre arbitre. Croire en Lui, ne serait-il pas, au fond, une question de logique ?


La spiritualité m’aide à surmonter mes émotions, à transformer la peur en amour. Mais comment partager cette vérité avec ceux qui souffrent, ceux qui se ferment et te repoussent ? Peut-être que la réponse réside dans le dialogue, dans l’écoute, dans la patience. Peut-être que ce processus, aussi douloureux soit-il, est une invitation à grandir, ensemble, vers une paix durable. Et si, finalement, la spiritualité était bien la clé pour transcender nos émotions et construire un monde d’amour et de tolérance ?


Carl Os